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Le virage vert de Tourisme Montréal / Rencontre avec Manuela Goya, v.-p. développement de la destination et affaires publiques

 


    Les " murelles " de Montréal

Le titre est mal choisi, car Montréal veut toucher à tous les aspects de la durabilité, surtout la dimension sociale, celle de se connecter et de respecter les citoyens de Montréal. On parle de Destination harmonieuse, de tourisme bienveillant et régénératif… Tourisme Montréal a décidé ainsi de presser le pas de sa transition durable. La locomotive touristique du Québec vient tout juste de remporter un prix Mercure dans la catégorie développement durable pour cette stratégie. Félicitations, une reconnaissance bien méritée. Avec toutes les annonces récentes, le tourisme durable est enfin pris au sérieux au Québec! Nous en serons tous gagnants, même si le parcours sera exigeant et parfois interpellera notre réflexe de mettre trop souvent l’économie devant l’environnement et le social…

Après les Iles-de-la-Madeleine, Saguenay–Lac Saint-Jean, voici que Montréal décline sa stratégie durable 2030, prête depuis quelques années, mais maintenant actualisée, le déclencheur étant la relance post-pandémique bien enclenchée.

«Avec ce plan, nous voulons ouvrir Tourisme Montréal à l’ensemble du Québec, que notre exemple puisse servir à d’autres…», lance d’entrée de jeu Manuela, en poste depuis 3 ans après un séjour dans l’organisation Montréal, métropole culturelle. «Et ce n’est pas un virage cosmétique, ce plan «Destination harmonieuse». 2021 fut une année de survie, 2022 est une année de perspectives!»


        Manuela Goya, v-p Tourisme Montréal

 La démarche, m’explique la v.-p., a débuté en 2019, lorsqu’ils/elles se sont questionnés sur la présence ou pas du surtourisme à Montréal. Un tourisme responsable considère l’environnement, mais aussi le volet social, les quartiers et ses citoyens... «L’esprit montréalais est un attrait, au même titre que notre gastronomie et nos festivals… il faut donc le respecter», poursuit-elle. «On ajoute aujourd’hui clairement un autre attribut à Montréal joyeuse et gourmande, c’est Montréal durable, responsable et régénératrice.»

Le plan stratégique montréalais, appuyé sur les 17 objectifs des Nations Unies 2030, procède d’une méthodologie solide: consultations, sondages et diagnostic; orientations conséquentes et stratégies concrètes pour leur parcours. Adaptation, résilience, flux touristiques, fournisseurs responsables, boîte à outils pour PME, etc. Tout y est; presque, devrais-dire. Il manque, par exemple, la gestion des AirBnB de ce monde, que la Ville pourrait légalement limiter, car un certain tourisme ici nuit aux citoyens les plus pauvres dans leur accès au logement. Bref, saluons le côté très pratique et réaliste de ce plan. «Vous savez qu’on a, depuis 2019, une pinède au Saguenay. TM compense depuis 3 ans, par la plantation d’arbres, l’empreinte carbone de tout son personnel», note Manuela afin de démontrer que l’organisation planifie depuis longtemps la démarche qui aujourd’hui se concrétise.


TM fait cette semaine deux grandes annonces : un programme global de compensation carbone pour l’ensemble des séjours touristiques, en collaboration avec Carbone boréal. Ainsi, tout visiteur pourra d’un seul clic compenser, non seulement pour son vol ou son trajet en automobile, mais aussi son hôtel, ses repas, ses activités… de quoi déculpabiliser bien des voyageurs. Ce programme UNIQUE AU MONDE (première avance internationale du Québec en tourisme durable!) fut commandé l’automne dernier par Destination Québec cité à Carbone boréal; bel exemple d’un outil partagé par nos deux plus grandes destinations. Innovation et concertation, la clé d’un Québec touristique vraiment durable.

 Autre annonce, en plus de celle géniale de ruelles artistiques (murelles) - voir photo au début de ce texte - , celle des legs pour les congrès à venir à Montréal. Inspiré de Copenhague, organiser des «congrès en héritage» qui permettent de laisser des traces positives, régénératrices dans la communauté, cadre parfaitement avec la volonté sincère de laisser des traces durables et concrètes dans la société, autres qu’économiques, via les activités du Palais des congrès. Un premier congrès en héritage (SIDA) doit se tenir en août, cette année.

Comme Tourisme Montréal souhaite faire profiter à tout le milieu touristique à travers le Québec son plan de Destination harmonieuse, je ne peux m’empêcher d’imaginer ceci: fusionnons la vision très évoluée du nouveau plan de Tourisme Saguenay–Lac Saint-Jean avec les stratégies concrètes de Tourisme Montréal, la démarche très intégrée de Destination Québec cité (à venir sous peu) et mettons le tout dans un espace commun (Tourisme durable Québec), qui a développé des expertises, dont son comité scientifique) afin d’éviter les duplications d’outils, d’indicateurs de performance, de formations ou de certifications. Peut-on avoir cette sagesse de produire le meilleur pour l’ensemble du Québec à partir de ces grandes inspirations locales et régionales?


Jean-Michel Perron

 

Commentaires

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