Lundi dernier, 12
heures avant qu’Air Canada annonce la fin de certaines liaisons aériennes au Québec, j’écrivais sur ce blogue que cette compagnie a toujours démontré « …un total
désintérêt du tourisme au Québec sauf de vendre plus de billets les plus chers
possibles… »
Il est loin le
temps où je nolisais des Dash-8 d’Air Alliance (aujourd’hui le « Jazz »
d’Air Canada) tous les dimanches pour amener des groupes de Québécois à la
Baie-James. Ce qui ne change pas depuis
ces 30 dernières années, c’est l’attitude impératrice d’Air Canada envers ses
clients et envers les régions du pays. Mais ce qui a changé tout récemment et
que cette compagnie n’a pas encore saisi, c’est que bien des citoyens et des
élus en ont plein leurs casques des multinationales pour qui le rendement
envers les actionnaires et ses gestionnaires prime sur tout incluant l’intérêt
des citoyens et des communautés qui souhaitent se développer durablement.
La réaction affirmée des maires de Gaspé, Matane, Baie-Comeau et Sept-ïles suite à l’annonce récente d’Air Canada de cesser indéfiniment tout vol vers des aéroports régionaux marquera un tournant dans la prise en charge des régions par les régions, je vous le prédis. Enfin ! Il faut d’entrée de jeux s’assurer d’écarter la possibilité par nos gouvernements de convaincre Air Canada avec des millions de dollars en subventions, de revenir sur leur décision. Il faut plutôt investir ces millions dans un solution régionale et durable, par et pour le milieu.
Pour le tourisme d’agrément,
la décision d’Air Canada ne changera rien sauf en ce qui concerne le tourisme d’affaires et
les voyages de « parents & amis ». Les touristes de « loisir »
ne volent pas vers l’Est du Québec sauf
aux Ïles-de-la Madeleine, à Anticosti avec la SÉPAQ ainsi que pour des pêcheurs en pourvoiries sur la
Côte-Nord. Pourquoi ? Parce que les régions de l’Est du Québec sont inaccessibles
avec des tarifs tels que 2500$ pour Blanc-Sablon de Montréal et parce que l’offre
touristique pour des voyageurs sans automobile,
lorsque rendus à destination, demeure
grandement à bonifier. Mettez des vols
à prix raisonnable de Montréal, l’Est du Québec verra son tourisme croître
exponentiellement grâce à ses attraits uniques, de calibre international dont :
- ·
Des
paysages grandioses partout
- ·
Des
villages au cachet unique dont Harrington Harbour et Percé
- ·
Les
icebergs de Blanc-Sablon
- ·
Anticosti,
le secret le mieux gardé du Québec
- · Les
milliers d’îles en Côte-Nord avec sa riche faune/flore et ses parcs nationaux permettant une multitude d’activités 3 saisons
- ·
Le
circuit naturel de la Gaspésie et l’ hospitalité légendaire de ses citoyens
- ·
Les
cultures québécoise, innue, anglophone et micmaque
- ·
La
beauté des ïles-de-la Madeleine
Mais tout pourrait
changer en tourisme dans les prochaines
années avec une compagnie aérienne régionale digne de ce nom dont les régions
(incluant les deux Premières Nations du coin : Innue et Micmaque) seraient
devenues copropriétaires d’une compagnie aérienne. Le tout, avec l’expertise d’une
entreprise aérienne d’ici. Utopique ? Les Cris d’Eeyou Istchee/Baie-James avec leur 17 000 citoyens possèdent
depuis 27 ans Air Creebec qui opère 16 appareils de type Dash-8. La Côte-Nord
et la Gaspésie/Iles-de-la-Madeleine, c’est 180 000 personnes mais zéro
contrôle local sur les transports. On est dans le colonialisme économique pure
avec les Air Canada et les Provincial Airlines
de ce monde qui s’en mettent plein les
poches…N’est-il pas bizarre selon vous que les Norvégiens, avec leur 5 millions
d’habitants et un coût de la vie plus élevé qu’ici, offrent des vols intérieurs
beaucoup moins cher qu’au Québec et au Canada en général ?
De plus, Air
Canada dans toute son arrogance pour décourager la naissance d’un compétiteur
indique qu’on ne peut rentabiliser des vols régionaux sans faire partie d’un
réseau national et international. Air
Creebec qui est rentable, ça s’explique alors comment ne faisant pas partie d’un
réseau national et international ? Et qu’est-ce
qui empêcherait un «AirQuébec » de se mettre en partenariat avec une
des grandes familles aériennes de la planète ?
Dans cette réflexion
de prise en main, il faut en profiter pour réfléchir à une approche multimodale
avec le train, les autocars interurbains et les traversiers. Dans un texte d'avril 2018, je suggérais une recette
pour atteindre des objectifs élevés à ce propos.
En plus des vols réguliers et avec une offre d’expériences de calibre international, trois vols nolisés hebdomadaires de 50 touristes chacun sont réalistes de juin à octobre et de janvier à mars pour la Côte-Nord et la Gaspésie:
- ·
Montréal/Québec/Sept-Iles/Anticcosti/La
Romaine/Blanc-Sablon
- · Montréal/Québec/Mont-Joli/Gaspé
- · Montréal/Québec/Iles-de-la Madeleine
Air Canada vient
d'opérer un vol d’espoir pour ces régions mais en réalité, sous peu,
atterriront des vols aériens bien réels avec une prise en charge par les régions
pour le mieux-être de leurs citoyens et
de tout le Québec.
Commentaires
Publier un commentaire