Passer au contenu principal

2 + 2 + 2 en 2 minutes #33 – le dernier touriste; l’autoportait à Florence; régénérons; 50 nuances de vert; voyageur durable?; marathon en train

2 inspirations – «Bravo»

LE DERNIER TOURISTE

Un documentaire exceptionnel sur le tourisme actuel, ses impacts, ses enjeux environnementaux et sociétaux. On se promène partout sur la planète avec des images « wow » et des témoignages poignants. Si le tourisme est plus qu’un métier pour vous, prenez 1h40 avec votre conjoint.e/ami.e. À ne pas manquer. Climatosceptiques et technosolutionistes, s’abstenir! BRAVO!

 

LE TOURISME, PEUT DEVENIR ACTIF DANS LA PROTECTION DE LA BIODIVERSITÉ

Photo : Canards Illimités

Le tourisme doit jouer un rôle positif envers les résidents et la biodiversité; être régénératif, l’expression à la mode. Mais concrètement, on fait quoi comme destination ou entreprise? Il y a le 1% pour la planète de l’AEQ, la nouvelle redevance de 30$ aux Îles-de-la-Madeleine qui, en partie, doit servir à la protection/régénération de leur biodiversité. En sachant que le tourisme dépend directement (activités de plein air) ou indirectement (ressources naturelles) de la biodiversité, pourquoi ne pas devenir un partenaire avec l’un ou plusieurs des organismes actifs dans ce domaine? Ici (photo), c’est 76 hectares de milieu naturel récemment protégés à Weedon, en Estrie. Grâce à Canards Illimités et la collaboration des propriétaires, le Programme de partenariat pour les milieux naturels (PPMN), Conservation de la nature Canada, Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) via l’entente du Fonds des solutions climatiques axées sur la nature (FSCAN), le North American Wetlands Conservation Act (NAWCA) et Fall Flights, par l’Association of Fish and Wildlife Agencies. L’avenir du tourisme durable commande la collaboration avec des partenaires en dehors de notre réseau habituel. BRAVO!

 

2 mauvaises pratiques – «Booh»

SONDAGE BOOKING.COM SUR LES VOYAGES DURABLES

Photo : Booking.com, sondage durabilité 2024

Booking.com vient tout juste de publier une nouvelle étude basée sur des informations recueillies auprès de plus de 31 000 voyageurs et voyageuses à travers 34 pays. Ce qui en ressort confirme une étude que je citais il y a quelques semaines ICI et qui suggère que DANS LA RÉALITÉ, les voyageurs ne pratiquent pas tant la durabilité. C’est aux entreprises à n’offrir que des services/expériences durables. Pas offrir des options durables quand on sait qu’une majorité de leurs clients ne les prendront pas. Tout ce que tu fais et ce que tu offres doit devenir durable, sinon si tu comptes sur la pression de tes clients (sauf sur les marchés MICE), tu risques d’attendre longtemps. Quelques citations du sondage de Booking.com, dont sur le bordel des certifications :

« À l'avenir, 75 % des voyageurs du monde entier déclarent vouloir voyager de manière plus durable au cours des 12 prochains mois. Toutefois, une certaine désillusion à l'égard des choix de voyages plus durables pourrait contrarier ces intentions… Ainsi, 33 % sont d’avis que les dommages déjà causés sont irréversibles et que leurs choix en matière de voyage n'y changeront rien28 % des personnes sondées estiment également que le temps passé en voyage est trop précieux pour prioriser la durabilité. 34% des voyageurs et des voyageuses considèrent qu'il est inutile d’agir de manière plus durable dans une destination qui ne met pas elle-même en œuvre des pratiques de durabilité.

Près de 45 % des voyageurs et voyageuses préfèrent les hébergements disposant d’un certificat de durabilité. La cohérence des normes de certification est essentielle pour pouvoir identifier ces établissements. Ainsi, 67% des personnes interrogées déclarent que tous les sites de réservation de voyages devraient utiliser les mêmes certifications de durabilité» BOOH!

 

50 NUANCES DE VERT: PETIT GUIDE POUR DÉTECTER L’ÉCOBLANCHIMENT

Photo : compte KLM sur X

Voyez, dans ce guide concret, comment reconnaître ce qui est de « l’écobullshit » versus de réelles actions vertes. Deux exemples?

1. Planter des arbres pour compenser son empreinte carbone, c’est de l’écoblanchiment, tel qu’expliqué, en détails, également dans mon article du 13 septembre 2023.

2. Lorsque KLM indique sur son compte X : « Réduire l’impact environnemental de ses vols grâce à… ses dosettes de café compostables, qui généreront de «l’énergie verte»… C’est de l’écoblanchiment, alors que des millions de tonnes de CO2 sont émis par le kérosène des avions. BOOH!

 

2 bonnes pratiques – «Hourra»

COMMENT RENDRE UN MUSÉE POPULAIRE PLUS DURABLE? L’EXEMPLE À FLORENCE

Photo : The Guardian, la statue de David, de Michelangelo

L’obsession des autoportraits (selfies) détruit la qualité de l’expérience touristique dans les lieux iconiques. La directrice de la Galleria dell Academia à Florence, Cecilie Hollberg, où se trouve la fameuse statue de David, parle d’ailleurs de la folie du « quick in-and-out mission to take selfies ». Pourtant, depuis 2015, ce musée a connu une croissance durable de 42% tout en bonifiant la qualité d’expérience pour chacun des visiteurs. Alors, comment recadrer une expérience et attirer aussi les résidents de la ville, jusque là écartés par le surtourisme?

Réponse courte : visites plus lentes, groupes plus petits, meilleure signalisation et orientation, désaisonnalisation, répartition des visiteurs et heures d’ouverture plus longues.

Lisez ICI en détails la recette de ce succès. HOURRA!

 

COMMENT INFLUENCER SES CLIENTS À VOYAGER RESPONSABLEMENT? UN BEL EXEMPLE

Photo : Marathon du Mont-Blanc

À compter de 2025, le populaire marathon du Mont-Blanc réservera 40% des dossards à des coureurs.euses qui prouveront être venus.es en train afin de diminuer l’empreinte carbone de l’événement. Comme entreprise, vous pouvez imaginer des incitatifs au transport en commun, à l’auto électrique ou au covoiturage en offrant, par exemple, une réduction monétaire ou un quelconque bonus pour encourager vos clients à voyager plus responsablement que l’auto solo à essence ou l’avion. HOURRA!


Jean-Michel Perron 

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Comment éviter l’écoblanchiment et respecter la nouvelle loi canadienne ?

  Source photo: Radio-Canada Chronique réalisée suite à des entrevues avec : Merci Julien O. Beaulieu, chercheur avec le CQDE Merci Julien Galtier, Masse Critique Merci Marc Paquin, Planetair Enfin, comme en Europe  depuis janvier 2024; en  France, depuis janvier 2023 et en Californie  depuis le  1er janvier dernier, inspirée d’ailleurs par la réglementation française -  les entreprises qui surévaluent ou mentent, consciemment ou inconsciemment sur leur respect de l’environnement  ne peuvent plus légalement le faire au Canada depuis juin 2024.  Excellente nouvelle pour les clients/visiteurs et pour les entreprises qui agissent réellement pour la Planète !  Mais qu’est-ce qui constitue de l’écoblanchiment et en quoi la nouvelle loi risque-t-elle de vous impacter ? Voilà les questions que vous devriez considérer dès maintenant. Définition écoblanchiment : On parle d’écoblanchiment lorsqu’un acteur partage une information environnementale fau...

Tourisme au Québec : déni face à l’urgence climatique PARTIE II : Le déni expliqué par le facteur humain

  En première partie, dans une autre chronique , j’avais fait le constat de la faible performance de la destination " Québec" en durabilité. Aujourd’hui, comment expliquer qu’on n’agit pas en conséquence, sachant l’urgence ? Mes recherches pointent vers  L'INERTIE SYSTÉMIQUE comme le frein majeur à la transformation   de  notre industrie touristique québécoise. Cette inertie, elle-même provoquée par des biais psychologiques de personnes en poste d'autorité, semble expliquer qu'ailleurs sur la planète des destinations comparables (Finlande, Nouvelle-Zélande...) agissent, elles, avec brio, comme le commande l'urgence climatique, tout en assurant la croissance responsable de leurs entreprises. On comprend que les gaz à effet de serre (GES) et leurs corollaires, le réchauffement climatique, la pollution, la dilapidation des ressources qui ne sont pas illimitées et les risques de pandémie représentent des menaces existentielles qui ne connaissent pas de frontières...

L’avenir du tourisme international selon Deloitte/Google. Et les enjeux qui viendront bouleverser ce scénario optimiste.

  Une excellente recherche anticipative vient d’être produite. Le volume des touristes internationaux, poussé par l’après-guerre avec la montée d’une vaste classe moyenne occidentale et les vols longues distances, sont passés de 25 millions en 1950 à 1,454 milliard en 2019 . Cette année, nous aurons après la chute pandémique, rejoint à nouveau ce volume de 2019 (à 96%) et selon Google/Deloitte, nous atteindrons 2,4 milliards en 2040.  À l’analyse de milliards de requêtes sur Google dans 230 pays, de consultations de dizaines d’experts et de statistiques officielles depuis 50 ans, voici les constats actuels et les principales « prédictions » de Deloitte/Google, produite le 1 novembre dernier, dans leur rapport Vision 2040 (hyperlien à la fin) avec mes commentaires et les enjeux majeurs sous-estimés, à mon avis. 1. J’ai apprécié la section des facteurs positifs et négatifs   - pages 30-31-32 - qui vont impacter les entreprises touristiques d’ici 2040. Que fait-on pour s...