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2 + 2 + 2 en 2 minutes #16 Québec, une copie de Genève? Comment compenser réellement ses vols?

 

2 inspirations – Bravo!

NOS LIEUX ICONIQUES

Crédit: Hörður Kristleifsson

Non, ce n’est pas au Québec, mais sur l’île d'Elliðaey, au sud de l'Islande. On dit que c’est la maison la plus isolée au monde. Peut-être, mais elle n’est plus habitée depuis 100 ans… elle fait toujours jaser et rêver.

Dans une approche d’un tourisme de luxe à développer/consolider au Québec, je peux vous affirmer qu’il existe des sites emblématiques et même iconiques en nombre ici (le parc national Tursujuq – la plus grande aire protégée au Québec – avec ses phoques d’eau douce, représente un bel exemple) qui feront venir une clientèle aisée, prête à payer cher pour une expérience unique. Mais on a du travail à faire sur ce créneau prometteur qui sera imperméable aux bouleversements à venir (sauf si autre pandémie mondiale). BRAVO!

 

QUÉBEC, UNE COPIE DE GENÈVE?

Bizarre, cette affirmation sur Québec, non? Dans la cahier des tendances 2024 en tourisme de l’agence Expedia, on parle du phénomène des imitations de destinations: la tendance est aux « répliques » des destinations prisées en 2024 selon Expedia, qui sont similaires à des destinations populaires – des lieux un peu inattendus, parfois plus abordables, mais tout aussi enchanteurs que ceux qui n'ont plus de secret pour personne.

Les recherches pour les « copies de destinations populaires » pour 2024 :

  • Taipei (comparable à Séoul)
  • Pattaya (comparable à Bangkok)
  • Paros (comparable à Santorin)
  • Curaçao (comparable à Saint-Martin)
  • Perth (comparable à Sydney)
  • Liverpool (comparable à Londres)
  • Palerme (comparable à Lisbonne)
  • Québec (comparable à Genève)
  • Sapporo (comparable à Zermatt)
  • Memphis (comparable à Nashville)

Personnellement, et en toute objectivité (!!!) Québec est plus charmante et romantique que Genève. Tant mieux d’être comparés à Genève, mais nous sommes loin d’être un prix de consolation. BRAVO!

 

2 mauvaises pratiques – Booh!

ACHAT LOCAL : ON NE FAIT PAS CE QU’ON PENSE!

Avouez qu’on a de drôles de comportements qui n’aident pas à notre transition durable. Chaque dollar dépensé dans une PME permet de garder 0,66$ dans l’économie locale, comparativement à 0,11$ lorsque l’argent se retrouve entre les mains d’une multinationale, style Amazon. 

Plus de 9 Canadiens sur 10 aiment leurs petits commerces locaux selon un sondage récent de la FCEI. Malheureusement, seulement 13% y font la plupart de leurs achats. De ce fait, 78% des petits détaillants disent perdre des clients et des revenus aux mains des grandes entreprises. BOOH!

 

GÉRER SES FLUX TOURISTIQUES : APRÈS L’ERREUR DE LA CORSE, CELLE DU BHOUTAN

Une autre mauvaise « bonne idée ». Bien essayé, Corse et Bhoutan! Mais la réalité vous rattrape. En mai dernier, la présidente du tourisme corse a déployé une stratégie nouvelle pour la promotion de l’ïle: d’abord « temporelle », (« juillet-août, c’est fini »), « géographique » (« ne plus faire la promotion de sites trop fréquentés ») et une déconcentration « de provenance » (« moins de France, plus d’Europe et plus d’Italie »). Ce fut un échec avec l’une des rares régions françaises en baisse l’été dernier. Et maintenant le Bouthan qui recule sur son visa de séjour (200$ US par jour) l’abaissant – depuis septembre dernier – à 100$ US par jour. Une taxe sur la durabilité, qu’ils disent… Conclusion: c’est risqué de jouer sur une taxe d’accès ou l’absence de promotion pour gérer ses volumes touristiques. BOOH!

 

2 bonnes pratiques – Hourra!

COMPENSER AUTREMENT SES VOLS

Montréal-Paris aller-retour = 11 080 km, soit 2,5 tonnes de CO2. Le journal Le Monde a développé un outil de calcul très bien conçu et basé sur la science (dont le GIEC et ADEME) pour démontrer que prendre l’avion, pour ne pas nuire à la planète, doit se traduire concrètement en coupant ailleurs dans vos habitudes. On sait maintenant que planter des arbres ne permettra pas d'empêcher à temps la hausse des températures. C’est ce que je concluais en septembre dernier, après avoir interviewé 2 de nos grands scientifiques spécialisés dans le carbone des forêts: « Il faut savoir qu’un arbre prend 80 ans pour pousser au Québec; alors compenser aujourd’hui en plantant des arbres ne nous aidera pas à court terme à diminuer le CO2, de surcroit dans un contexte avec les risques d’accélération des feux de forêt. » De multiples études dont ICI et ICI viennent confirmer l’inefficacité des programmes de compensation forestière ailleurs dans le monde.

Il y a deux autres alternatives – à part celle de couper dans vos autres activités « carbonées » – pour voler sans faire augmenter votre empreinte carbone: contribuer à payer du carburant durable sur votre vol (problème réglé en partie, puisqu’aucun vol n’opère à 100% avec de l’énergie renouvelable) ou mieux, participer à un programme permettant directement le retrait d’utilisation d’énergies fossiles ailleurs sur la planète. On va s’en reparler en 2024 pour suggérer des actions pour le tourisme au Québec… HOURRA!

 

NOUVEAU CONCEPT : DES ESPACES CULINAIRES

La Société du réseau ÉCONOMUSÉE® a procédé récemment à l'inauguration de son premier concept d'ESPACE CULINAIRE, au Bistreau d'érable.

« Un espace culinaire est une entreprise qui permet de faire vivre ou découvrir une pratique culinaire, un mets ou un produit issu de l’identité culinaire locale par le partage aux visiteurs. La rencontre avec l’artisan passionné et la dégustation sont au cœur de l’expérience vécue dans un espace culinaire. », dixit la SRÉHOURRA!

 

  

Jean-Michel Perron
PAR Conseils

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