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Le tourisme durable : où en est la France ?

 


Participation aux Universités du tourisme durable à Montpellier 6-7 octobre 2022

Cette grande messe annuelle du tourisme durable est organisée par l’organisation ATD qui fut l’inspiration de la naissance de Tourisme durable Québec. Plus de 500 professionnels du tourisme y étaient.  Voici mes constats :

1.       Quelques bonnes entreprises durables citées :

·       SailCoop. Comme pour les autos privées qui ne sont pas utilisées 90% du temps, l’idée ici est de louer une place sur des voiliers privés pour faire du «  covoiturage marin » partout sur la planète.

·       Retouch Up.  Réparer au lieu de remplacer (4 à 10 fois moins cher que le remplacement) tous les matériaux à l’intérieur de votre entreprise. Photo que j’ai prise ici au Courtyard Marriott de Montpellier avec Pierre Maisetti faisant la démonstration d’une réparation d’une table de bar.


·       Scope 3 Rassemble les acteurs économiques qui souhaitent donner une seconde vie aux  équipements professionnels.

·       Evi Hob : réseau français d’auberges conviviales et authentiques dans un lieu ouvert aux voyageurs et aux résidents locaux mettant en valeur les spécificités locales.

  • CoAventure : comme pour le covoiturage qui regroupe différents passagers, Co Aventure est un agrégateur qui regroupe afin d’assurer un minimum de clients pour des activités diverses durables.

·       WWoofing: vivre et apprendre sur des fermes biologiques.

·       ETRE : école de transition écologique. Partout en France, ce réseau  appuyé sur une fondation propose des formations gratuites pour les jeunes de 16 à 25 ans, pratiques et manuelles autour des métiers verts et verdissants, pendant 1 semaine à un an.

2. Approche super intéressante : affichage environnemental d’hôteliers dans la région d’Occitanie. Projet pilote de 2 ans d’accompagnement pour 40 hôteliers qui permettra de mesurer l’impact d’une nuitée sous 4  critères :

        • Émissions de GES
        • Consommation d’eau
        • Énergie
        • Produits d’entretien

 3.       Tout comme au Québec, il  y a dans l’air l’idée (par Atout France) de créer un label national du tourisme durable en regard de la grande confusion pour les voyageurs face au nombre   élevé de labels/certifications disponibles.

 

(De droite à gauche : Jean Piard, dg du tourisme Occitanie; Frank Leroux, président de Evi Hob;  Jean-Christophe Guérin, co-fondateur Ahimsa Voyage; Joahnne Wagner, conseillère ESG d’Extendam. Source : TourismExpress.)

 4.       La tendance pour les PMEs et les OGD engagées dans la durabilité, contrairement au Québec, est de continuer à prioriser le tourisme intérieur même en période post-pandémie car l’empreinte carbone  de l’aérien pèse trop lourd pour solliciter les marchés éloignés. Voyager moins, moins loin  et plus propre…et 40% des Français ne voyagent pas : l’objectif (en Occitanie) est de convaincre 10% de le faire. Une promotion l’été dernier (train à 1 euro pour les jeunes) va dans cette direction.

 5.       Malgré leur excellent réseau de trains, 92% des déplacements touristiques en Occitanie se font en auto solo. Il faut donc :

  •       Offrir des billets de transport intermodal avec basse empreinte carbone et réduction auprès d’attraits
  •     Faciliter les services pour vélos : aires de services vélo (en France = stationnement, eau, toilette, table pique-nique), bornes électriques, rampes, entreposage sécuritaire et transfert de bagages
  •     Se préoccuper du «  dernier kilomètre » (arrivée en vélo par train et rejoindre son logis à partir de la gare)

6. Soutenue par l’ADEME (l’agence étatique française de la transition durable), la région d’Occitanie (sud-ouest de la France) se dote d’un observatoire du tourisme durable  qui vise à créer un outil pour mesurer autrement le tourisme : comment suivre et analyser l’activité touristique sur le territoire? Quels nouveaux indicateurs de mesure à adopter collectivement pour faire face aux nouveaux enjeux, dont celui de la durabilité ?  À quand cette création nécessaire pour le Québec ?

7.       Le tourisme de masse : au lieu de l’opposer au tourisme « vertueux », il vaut mieux l’encadrer vigoureusement dans des stratégies et politiques durables pour travailler la conscience environnementale des voyageurs et continuer de garantir ainsi un accès large aux vacances  empêchant ainsi le surtourisme par :

  •  Schémas de développement cohérents
  •  Systèmes d’information harmonisés
  •  Politique concertée de transport collectif
  • Mobilités douces et interconnexions
  • Revitalisation de territoires trop touristico-dépendants
  • Économie circulaire zéro déchet & populations locales
  • Promotion, audit et accompagnement des entreprises intermédiaires
  • Limitation du développement d’une industrie touristique lourde
  • Formations et partage des bonnes pratiques
  • Nouveaux indicateurs de performance
Mieux répartir les touristes dans le temps (50% de l’hébergement commercial se fait en juillet-août en France) et dans l’espace (30% des nuitées en bord de mer) est un bon point de départ.

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On se retrouve tous le 1 novembre prochain au symposium québécois du tourisme durable ? 

 Jean-Michel Perron

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