Devenir une icône touristique, quelle est la recette magique ? 3 nouvelles icônes en 2022 à Montréal, au Massif et à Saint-Faustin
Saluons ces 3 nouveaux lieux emblématiques qui sauront
attirer les visiteurs, je vous le garantis. Si j’avais à gager un bitcoin, ce
serait sur chacun d’ eux.
« Ce
nouveau symbole suspendu de Montréal saura se faire une place de choix dans nos
cœurs et sur les photos qui feront le tour du monde», estime pour sa part,
Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal, cité par Le Journal de Montréal.
Tu as bien
raison Yves. Je prédis même des exploits
illégaux en volant à travers l'anneau….de belles images virales à venir sur TikTok
et You Tube.
L’Effet Papillon (Massif, Charlevoix)
Le Sentier des cimes (Saint-Faustin-Lac-Carré, Laurentides)
Avec ses 1 250 mètres de passerelles de bois et une tour de 40 mètres de hauteur (13 étages), ce sentier suspendu et aérien permettra une vue spectaculaire sur la forêt laurentienne et une expérience là aussi sensorielle (tu pourras marcher suspendu dans le vide sur un filet) unique. Seul autre exemple existant en Amérique du Nord : Malahat Skywalk sur l’île de Vancouver (600 mètres de passerelles et 32 mètres de hauteur : yes, here we go Laurentides, 10 mètres de plus !)
-----------------------
Mais quelle est la recette magique pour s’assurer de construire un attrait, un emblème, une icône qui va réellement devenir un produit d’appel, justifiant un déplacement spécifique de visiteurs ?
1.
C’est vraiment original et distinctif. J’écrivais
dans ces pages en 2016 (lire ICI) que le nouveau
pont Champlain, malgré la prétention des promoteurs, ne deviendra pas, une fois
construit, une icône montréalaise. Me suis-je trompé ? Je ne pense pas. L’Anneau
lui sera distinctif. Le Sentier des cimes et le resto l’Effet Papillon le seront
tout autant. Succès commercial assuré,
car le bouche-à-oreille va carburer à plein tube, comme disent les cousins d'outre-Atlantique.
2.
De la qualité et de la constance. Les
icônes touristiques de ce monde, de fabrication humaine, exigent un
investissement et une mise à niveau récurrente minimaux pour se payer des
matériaux et des équipements de qualité qui vont durer dans le temps et dont
l’expérience de visite sera de qualité égale et constante peu importe la saison
et l’âge des lieux….
3.
Ça répond à un besoin, à une attente des
visiteurs. Les voyageurs veulent vivre une expérience, idéalement
sollicitant plusieurs sens. Ils veulent être surpris soit par la dimension des
lieux, le paysage, la beauté, la poésie,
les goûts, l’ambiance, le silence, les étoiles ou l’émotion d’être simplement
là et de vivre de quoi d’unique….
4. Durable et responsable. Nouveaux critères maintenant à considérer par les visiteurs : l’icône touristique respecte l’environnement (empreinte carbone), les citoyens impactés et régénère plus que ce qu’il prend de la Nature…
-----------------------
Ca, c'est la manière de penser développement touristique en 2019, avant la pandémie et surtout avant notre conscientisation sur les changements climatiques, la perte de notre biodiversité et la pollution qu'on ne peut nier aujourd'hui devant les constats scientifiques. Il faudrait dès lors utiliser, avant de supporter tout projet touristique subventionné, une grille d'analyse qui répondrait - entre autres - aux questions suivantes (dont je n'ai évidemment pas toutes les réponses):
L'ANNEAU:
Comme l'acier ou l'aluminium génèrent énormément de GES dans leur fabrication, n'aurait-il pas été mieux de le faire en bois, symbole fort du Québec nordique ?
Avec tous les problèmes de logements abordables à Montréal, ce 5M$ n'aurait-il pas été mieux investi sur cet enjeu ou le fait de créer une icône qui risque d'attirer/retenir plus de visiteurs payants qui vont générer plus de revenus et d'emplois, on sert mieux ainsi la société ?
L'EFFET PAPILLON:
Transformer un bâtiment déjà existant, ça c'est durable mais comme les prix des repas risquent d'être élevés à cause des coûts élevés d'opération et que sa localisation est éloignée des résidents de Petite-Rivière-Saint-François et de Baie St-Paul, ne rend-on pas ainsi le tourisme moins accessible et les déplacements des clientèles générateurs de GES ?
LE SENTIER DES CIMES:
Une tour de 13 étages ne vient-elle pas nuire à la qualité paysagère de cette forêt ou plutôt, le fait de faire un sentier vertical va moins impacter la biodiversité qu'un sentier entièrement horizontal ?
Tous ces arbres pour ce projet maintenant coupés ne capteront plus pour se nourrir, de CO2, est-ce durable si en ce faisant, d'autres arbres ne sont pas replanter ?
Ne serait-on pas mieux au Québec de commencer à parler de décroissance, de maximiser les espaces urbains et narurels déjà utilisés au lieu de gruger encore plus sur nos milieux propices à la biodiversité ?
Jean-Michel Perron
Marier l’art et la rue c’est souvent magique. De multiples exemples dont Oslo et Copenhague le témoignent. L’anneau sera l’objet de nombreuses images de Montréal sur les réseaux sociaux autant que la Tour olympique, un incontournable tout comme le Château F !
RépondreEffacerCommentaire précédent de Michel Archambault!
Effacer