Le tourisme dans l’Est et le nord du Québec n’a jamais atteint son plein potentiel
principalement à cause des prix prohibitifs (je paie régulièrement un Montréal
/ Basse-Côte-Nord 2 100$), des horaires inadaptés au tourisme et la faible
capacité des appareils. Dans la réalité, le tourisme en régions éloignées,
c’est soit du tourisme d’affaires ou médical avec les employeurs et les
gouvernements qui paient les billets d’avion; soit uniquement du tourisme par
automobile qui exige du temps de déplacement là où il y a des routes ou carrément une absence de voyageurs d’agrément lorsqu’il
n’y a pas de route .
«Les Québécois paient, en moyenne, 180 % plus cher que les Ontariens pour les vols intérieurs…., au-delà du prix des billets, la qualité du service de transport aérien régional présente d’importantes lacunes au Québec. » - Robert Laplante, directeur général de l’IREC (Institut de recherche en économie contemporaine).
Depuis un an et demi, le
gouvernement du Québec (« le plan Bonnardel », du nom du
ministre des Transports) tarde à déposer
sa stratégie pour résoudre ce handicap historique. Depuis des années le gouvernement
subventionne des transporteurs régionaux afin de garantir les vols, mais dans
la réalité ce ne sont que les actionnaires de ces compagnies qui en bénéficient
et non pas les communautés locales ou les touristes d’agrément.
Or, il y a sur la table une
solution : la
coopérative Treq initiée par deux
personnes actives en tourisme depuis des années (Serge Larivière,
Aéroport de Tremblant et Eric Larouche, hôtelier de Saguenay) et supportée déjà
par des milliers de membres. Leur
position est simple, claire et logique :
- Utilisons de plus gros appareils afin de diminuer les coûts par siège (des Q400 de 78 pax). On envisage alors un billet d’avion Sept-Îles–Montréal ou Gaspé-Montréal à 350$a/r , par exemple.
- Que le gouvernement du Québec cesse de subventionner les compagnies aériennes car ça ne règle en rien les enjeux d’accessibilité de nos régions.
- Que le gouvernement fixe un prix plancher du coût des billets aériens régionaux afin d’empêcher Air Canada de vouloir déstabiliser l’arrivée de Treq par une guerre de prix, comme observé par le passé.
« Il est temps de
se libérer du syndrome de Québécair, nous sommes en 2022 ! » me
mentionnait le président du CA de Treq, Éric Larouche. Il faisait référence à
la prise en charge dans les années ’70-80, par des intérêts québécois, du
transport régional, mais qui a dû cesser ses opérations avec un déficit
accumulé de 80M$.
La différence majeure aujourd’hui avec Treq c’est la force
et la résilience d’une coopérative qui s’inscrit parfaitement dans un
développement durable et structurant pour les régions.
Nous tous impliqués dans le tourisme québécois devons
prendre position, faire connaître les enjeux et les solutions pour les régions
du Québec et lors de l’arrivée de Treq, supporter par nos entreprises et nos
clientèles le remplissage des Q400.
Jean-Michel Perron
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