Ce passionné de 83 ans des oiseaux et du Saint-Laurent
a su créer dès 1990 à l’île aux Lièvres face à Rivière-du-Loup un site touristique
plus dépaysant, authentique et durable que bien de destinations plus isolées de
notre planète. Il a surtout réussi un troc original entre l’Homme et la
nature : la société Duvetnor protège les espèces maritimes dont le canard Eider, en échange
de son duvet dont le prix varie de 1500 $ à 2000 $ du kilo. Il faut
savoir qu’il est dans la tradition des mariages allemands, d’offrir une
couverture en duvet
reconnu pour sa chaleur, son élasticité et le fait qu’il soit anti-allergène.
Jean Bédard
Duvetnor a pour mission de protéger l’habitat naturel de ce
coin maritime du Québec et de servir de vitrine en sensibilisant les visiteurs
à la richesse de notre biodiversité.
Se rendre sur cette île comme je l’ai fait l’automne
dernier, c’est découvrir des gens passionnés, autonomes et déterminés qui
entourent Jean Bédard depuis plus de 24 ans ; c’est s’immerger de pure
nature avec les sons uniques de l’environnement marin ; c’est un équilibre
entre le nombre de voyageurs et les lieux, ce sont des opérations complexes
d’une île isolée et avec panneaux solaires, mais pragmatiques, respectant
l’environnement.
Le voyageur peut dormir dans le secteur du magnifique phare
(3 chambres), dans la jolie auberge de 9 chambres, dans l’un des 7 très
confortables chalets ou sur l’un des 25 emplacements rustiques de camping.
Avec ses 30 employés et ses 4 navires, Duvetnor présente une
organisation touristique professionnelle, apte à inspirer bien des PME qui se
cherchent un modèle de gestion et de résilience dans ces temps incertains. »
« Une des clés de notre réussite repose sur le fait qu’on a avant tout
compté sur nous-mêmes et des partenaires locaux, pas sur les gouvernements… »
renchérit le fondateur, président du CA de cet OBNL et directeur général.
Prochaine étape ? Jean Bédard qui a la détermination des
gens qui vivent le territoire, rêve que l’île serve de camp de base, permettant
la découverte du fleuve au-delà de l’île autant au départ de Rivière-du-Loup
que de Charlevoix. Il a le regard déterminé et la lucidité de ceux qui savent
que malgré les changements climatiques, la pollution et le risque de perte de
la biodiversité qui s’ensuit, la planète a besoin d’un tourisme à la «
Duvetnor » qui a tracé la voie à un modèle durable d’écotourisme au Québec.
Saluons cet esprit libre, lucide et pionnier d’un tourisme
autrement.
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