Le GIEC, le collectif de scientifiques supportés par la
majorité des pays de la planète nous alertait la semaine dernière encore une
fois sur la catastrophe annoncée et provoquée par les changements
climatiques : d’ici 10 ans on atteindra + .5C par rapport à 2014.
L’Accord de Paris de 2015, visait +1,5 C en 2100 par rapport au début de
l’industrialisation (1730). On se dirige plus vers le +4c en 2100….Bref, la
pandémie, c’est de la p’tite bière par rapport aux impacts climatiques.
Les
impacts sur notre tourisme se font déjà sentir. Post-COVID apportera un nouveau
tourisme. Les changements climatiques, peut importe ce
que l’on fait à partir de maintenant, apporteront avant 10 ans, un tourisme
totalement différent. Les événements extrêmes vont se multiplier et
l’atteinte de points de bascules devient probable : déstabilisation de l’Antarctique,
courant du Gulf Stream affaiblit ou même disparu, fonte de l’Arctique, etc. L’impact
sur l’économie mondiale et sur les populations surtout pauvres, sera
dévastateur. Ironiquement — le Canada qui se réchauffe 2 à 3 fois plus que
la moyenne planétaire — et éthiquement malsain : certains secteurs
géographiques vont mieux s’en sortir que d’autres ! Je pense que le Québec fait
partie de ceux-ci, ce qui ne doit pas nous empêcher d’agir en urgence, car une
économie mondiale fragilisée et des millions de naufragés climatiques vont nous
le rappeler.
Pendant ce
temps, le Canada supporte à hauteur de 10 $ mm annuellement les énergies
fossiles, principal coupable de ces changements. Le Canada émettait autant de
GES en 2019 qu’en 2006 et tout revient au même niveau en 2021 après la pause de
2020. Le même Canada qui vient d’autoriser 40 forages maritimes près de
Terre-Neuve, afin d’aider la province à atteindre son objectif de doubler la
production pétrolière en milieu marin après 2030. Pourtant, tous les
scientifiques le disent : il faut décarboner de toute urgence
et de manière très radicale nos sociétés et nos économies. La première chose est
de sortir des combustibles fossiles. Abandonner les combustibles fossiles au
profit des énergies renouvelables requiert donc une transformation majeure et
radicale. Mettons ces 10 $ mm en recherches sur les énergies vertes !
Mais faut savoir que le pétrole est peu cher :
en 2020, 1$ par gallon aux USA versus 2,85$ par gallon de Coke ou Pepsi
chez Costco. Le pétrole est
partout dans notre quotidien et s’en débarrasser ne sera pas simple et
exige dès maintenant de multiples développements :
·
La brosse à dents, faite de plastique
qui vient du pétrole;
·
Les grains dans vos céréales ou dans
vos rôties ont requis des fertilisants qui ont émis des GES; les tracteurs de
ferme construits en métal qui a exigé dans la fabrication des énergies fossiles
sans compter le diesel pour les faire fonctionner;
·
Vous mangez des hamburgers ? Les
vaches rotent et pètent ce qui émet du méthane, un GES très puissant alors que le
pain est fait de blé qui exige fertilisants et diesel pour tracteurs…
·
Vos vêtements de coton (fertilisant
et tracteurs) ou de polyester (éthylène, dérivé du pétrole)
·
Papier de toilette (plus d’arbres
abattus avec carbone émis)
·
Votre auto (métal & plastique);
train, autobus, vélo, asphalte…..utilisation dans la fabrication et souvent
essence requise…
·
Votre maison/appartement : bois
ou ciment (fabrication requérant le pétrole)
·
Votre bureau, votre chaise….
·
Et tout ça livré par camion, bateau, train,
avion qui carburent aux énergies fossiles !
Alors on
fait quoi ? On commence par :
#1 : Voter, aux prochaines
élections, pour un parti politique qui ne supporte pas le développement supplémentaire des énergies fossiles et le
faire savoir à tous ses candidats de comté en exigeant que le 10$mm
annuellement qui va en subventions aux industries fossiles aillent en recherche
& développement dans les énergies vertes ;
# 2 : Se décarboner soi-même et son entreprise/organisation
touristique en commençant par réduire, réutiliser, recycler, partager les
ressources et les équipements
#3 : Privilégier
les transports en commun et les transports actifs plutôt que la voiture, diminuer
nos transports aériens, réduire sa consommation de viande et d’énergie (même si
notre hydroélectricité est une énergie propre, nous aurons besoin de toute
l’électricité disponible pour transformer nos industries et nos transports)
En 1900, il y avait 17 millions de chevaux aux États-Unis qui servaient au transport. Personne ne se doutait qu’en 1930, l’automobile aurait déjà pris leur place. Les nouvelles technologies, la volonté individuelle et étatique, la puissance économique des entreprises peuvent de concert, répondre à l’urgence actuelle, mais il est vraiment minuit moins une. Alors, commençons par aller voter pour reconstruire notre Mère la terre.
Jean-Michel Perron
Commentaires
Publier un commentaire