Les «
passes 2021 », les « Beside cabins », tous ces festivals se
terminant par « fest »… Même un nouveau forfait « all inclusive »
de la part du Club Med Charlevoix-Québec qui possède ainsi un « accent d’Amérique » différent…suis-je
le seul depuis quelques années à voir s’accélérer l’anglicisation du français en tourisme au Québec ?
Je sais,
il y a plus urgent en tourisme que la
langue en 2021. Il faut « survivre »
aux impacts de la pandémie, retrouver les ressources humaines qui avaient quitté, se préoccuper des changements climatiques… la liste est longue.
Mais une langue, c’est plus qu’une addition de mots. C’est une façon de voir le
monde, de communiquer, de vivre et de
rêver. C’est une richesse culturelle qui compose l’expérience touristique. Nos ancêtres ont résisté à l’assimilation du
français par la langue anglaise durant plus de 400 ans. Nous en quelques décennies, à force d’entendre
des « Occupation Double » bilingues dans les mêmes phrases (!!!), on
laisse tomber en acceptant sournoisement
cette dérive linguistique et cette perte de qui nous sommes ? Le surtourisme banalise et uniformise de
multiples destinations dont la « dysneyfication » du Vieux-Québec. Le
Québec sans le français, c’est aussi une banalisation, un Ontario de l’est, un
« Bas-Canada » anglophone…Louis-Joseph Papineau et Félix Leclerc
doivent se retourner dans leur tombe en voyant comment nous traitons notre langue
en 2021…
En parallèle
à cette mode de tout angliciser, une étude récente réalisée pour l’Office de la langue française affirme que : « …le
poids démographique de la population de langue française définie selon ces
différents indicateurs pourrait donc vraisemblablement continuer à diminuer
d’ici à 2036. »
Historiquement, le français a toujours emprunté des mots de l’anglais et vice-versa. Mais là tout se fait à sens unique. Quand il n’y a pas d’équivalents en français, je comprends, mais quand il y en a, pourquoi agir ainsi ? Parce que nous sommes citoyens du monde ? Pour plaire aux touristes étrangers ? Parce que l’anglais est LA langue commune ? Baliverne, à ce compte-là, abolissons l’école en français dès maintenant. Et si pas de mots équivalents ? Créons-les et partageons. Voyez le succès du «courriel » québécois au lieu du « mail « français….
Nous avons
tous une responsabilité à cet égard.
Nous sommes notre langue. Combattons notre lente assimilation et soyons
fiers de la langue française, si belle, aux accents d’Amérique. C’est aussi ça faire du tourisme durable : participer à la protection de la culture
d’une nation et non pas contribuer à sa perte.
Jean-Michel
Perron
Bien dit!
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