Passer au contenu principal

Langue de bois



La langue de bois est une expression qui décrit un discours parlé ou écrit convenu, figé, incantatoire, délivrant un message coupé de la réalité, n'apportant aucune information nouvelle...

 

En assistant, le 16 mars dernier, à un 5 à 7 de la Fondation Mérici Collégial Privé présidé par  Pierre Labrie à Québec, j’ai eu la chance d’écouter M. Colin Hunter, le président-fondateur de Sunwing (et crooner de talent) l’un des grands groupes (3 MM$ ventes en 2016) canadiens du voyage. Quel vent de fraîcheur d’entendre quelqu’un parler sans filtre, sans compromis : « ...les touristes québécois sont les champions canadiens des ventes à  rabais et des hôtels à peu d’étoiles, quoique ça migre actuellement vers le haut », « ...les syndicats grugent les entreprises de l’intérieur », « ...pour réussir en affaires il ne faut pas de partenaires, car ils siphonnent annuellement les profits », etc.  Je n’avais JAMAIS, en 43 de carrière en tourisme, entendu parler ainsi un leader aussi franchement en public.  Même si on peut ne pas être d’accord avec chacun de ses propos...

À l’aire de la transparence en tout, alors que nos sociétés occidentales en ont ras le pompon des politiciens qui nous prennent pour des cons et des entreprises multinationales sans cœur, notre industrie touristique est mûre pour se faire parler franchement. Alors que depuis des décennies, plusieurs de nos leaders touristiques des ATR, des ATS et de notre ministère entretiennent une communication sans saveur, contrôlée et trop jovialiste comparée à la réalité, on souhaite ardemment que la mise en place de l’Alliance de l’Industrie touristique du Québec innove non seulement dans notre marketing touristique, mais également dans ses façons de communiquer avec tous les membres de l’industrie et avec le public démontrant une transparence qui respecte notre intelligence et qui est nécessaire à une mobilisation générale vers des objectifs communs d’un Québec touristique performant.

Souhaitons que Martin Soucy, François-G Chevrier, Sébastien Viau et autres artisans de l‘Alliance, de qui on exige de la performance et de l’imputabilité, ne se gêneront pas pour innover vraiment. Heureusement en 2017 en tourisme, contrairement à la gestion catastrophique hivernale de l’A-13 (l’équivalent organisationnel de notre marketing touristique avant la création de l’Alliance)  on sait clairement qui est au volant. Mais innover comporte des risques. Alors, j’espère qu’ils feront des erreurs (mais ne les répéteront pas...). J’espère que des partenaires traditionnels, qui par le passé n’ont jamais osé ou su innover, seront choqués par l’originalité de certaines actions, ce qui sera bon signe, mais leur pardonneront tout de même certains échecs.  Donnons-leur et exigeons même le droit à l’erreur !  


Jean-Michel Perron dans TourismExpress.


Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Arrivée d’OpenAI

  30 novembre 2022 : la journée où l’intelligence artificielle interpella sérieusement les métiers du tourisme OpenAI, le robot le plus avancé - accessible gratuitement à tous - va transformer le tourisme. Mon gendre français qui gère une boîte de conception de jeux vidéo à Bordeaux m’a initié à ce nouvel outil « révolutionnaire » qui va transformer nos façons de travailler et de voyager.  Certains prédisent même la fin de Google, d’autres la disparition de certains métiers. Je m’y suis inscrit le 3 décembre dernier et je fais partie du million d’utilisateurs enregistrés dès la 1re semaine.  C’est gratuit au départ, mais selon les blocs d’heures requis, différents forfaits sont offerts. Deux sections distinctes : le «  Playground   »  qui peut intégrer des applications personnalisées. Et il  y a le clavardage polyglotte  par le robot conversationnel - ChatGPT - très rapide et efficace (malgré des erreurs spécifiques telles qu’indiquer la présence de restaurants Michelin à Montréal ou

12 inspirations en tourisme durable au Québec

  Il y a deux semaines je vous parlais de destinations internationales inspirantes en durabilité , en nouveau tourisme. Aujourd’hui, regardons ce qui se fait ici au Québec. Je n’ai pas la prétention d’avoir fait l’inventaire exhaustif de ces individus et de ces entreprises touristiques fermement engagées dans une transition durable, mais ces 12 organisations/personnes sont définitivement inspirantes. Pour retrouver nos principaux leaders engagés en durabilité, les membres de la nouvelle organisation Tourisme durable Québec — près de 200 — en constituent la base.   1.     Monastère des Augustines : la poursuite d’une mission historique   !   Dans le Vieux-Québec, un des grands leaders de la transition durable au Québec. Les dernières Augustines encore vivantes à Québec ont de quoi être fières. Premier hôpital en Amérique du Nord — l’hôtel Dieu — (1639), cet hôtel concept poursuit la mission vers une santé globale. Les actions en durabilité sont exhaustives et se déclinent dans l

Transport & tourisme durable au Québec – Partie IV: marketing durable & communication responsable

  REM sur le pont Champlain Le transport représente les  3/4 des émissions carbone  du tourisme. Après avoir analysé l’impact de l’auto solo et ses alternatives, la nécessité pour le Québec de se doter de réseaux performants et écologiques de transport en commun régionaux et de mettre de l’avant dans nos villes des options durables de mobilité douce et durable, échangeons aujourd’hui sur la nécessaire équation entre des  transports durables  et nos façons de  se vendre et de communiquer , à titre de destination touristique ou d’entreprise en tourisme. Marketing durable [1] Il est heureusement révolu le temps où nous mesurions la performance d’une destination ou d’une PME touristique que sur la base de ses volumes (visiteurs/recettes) et de la profitabilité à court terme. On assume de plus en plus nos responsabilités vis-à-vis la qualité de vie de nos concitoyens, de nos employés et de la biodiversité qui nous entoure ou qu’on impacte par nos achats. Nos objectifs changent ( surtout en