“Innovation comes out of great human
ingenuity and very personal passions” - Megan Smith
Si on pouvait appliquer au tourisme le
génie créatif québécois que l’on retrouve dans nos secteurs culturels,
industriels et de recherches universitaires, on serait tous morts de rire
tellement le bouche à oreille provoquerait des vagues d’arrivées de voyageurs
internationaux.
Dubaï et Las Vegas se démarquent parce qu’il y a une grande
liberté créatrice d’expériences uniques qui fournissent un masse critique
d’activités variées sur place;
L’Islande a innové et gagné son pari, au départ, par
son approche holistique du pays vis-à-vis du tourisme alors qu’en marketing de
la destination et dans la collaboration intersectorielle du développement des
produits, la société civile, les PMEs et le politique ont fait bloc avec une
vision commune à court terme. Son marketing efficace et
ses nouvelles liaisons aériennes ont fait le reste…Beau
problème en 2017 d’avoir trop de visiteurs !
Nous devons innover dans notre manière
de nous gouverner en tourisme, dans le développement de produits,
d’expériences uniques et par une mise en marché hors-norme. Mettre
en place un comité de 8 innovateurs (ne provenant surtout pas
que du secteur touristique) en marketing et un comité en développement de
l’offre afin de conseiller les gouvernements, les régions et des entrepreneurs
sur la mise en place de projets vraiment innovateurs en tourisme, serait
à mon avis un excellent investissement.
“Innovation comes from the producer -
not from the customer.” - W. Edwards
Deming
On ne peut aucunement se fier à des
études de marché ou des sondages auprès de touristes pour estimer la potentiel
d’une nouvelle idée. Tous les vétérans sondeurs en consommation vous le
diront. On ne peut se fier que ce sur quoi le consommateur fait
vraiment, pas ce qu’il souhaiterait ou faire ou non…. Il faut donc que
nos programmes de soutien financier de nouveaux projets laissent une plus
grande place au génie créatif de certains individus, plus qu’à une obligation
inutile de prouver par des sondages son réel potentiel.
« A key ingredient in innovation
is the ability to challenge authority and break rules.” - Vivek Wadhwa
Si au départ un Airbnb ou un Uber de ce
monde avait étudié les lois de chaque pays avant de s’y implanter, il
n’existerait tout simplement pas aujourd’hui. De multiples lois au
Québec et au Canada empêchent le génie créatif en tourisme de
mieux positionner le Québec. Quelques exemples:
- on ne peut légalement servir de viandes
sauvages ;
- le microproducteur de spiritueux ne
peut vendre directement sur place son produit;
- les lois couvrant le transport routier
de passagers sont étonnamment complexes et protectionnistes, favorisant ainsi
les monopoles, etc.
Faire l’innovation n’est pas que simplement copier une bonne
idée qui se trouve dans un autre pays. C’est de créer réellement,
souvent en s’inspirant d’autres secteurs d’activités humaines ou même de la nature
par le biomimétisme.
Foresta Lumina à
Coaticook fut une réelle innovation touristique. Et depuis, Moment
Factory a fourni un concept de la même monture à Chandler, St-Félicien
et cette année à Tremblant. Mais une idée innovante ne peut en tourisme se
décupler sans fin. Voyez ce qui est arrivé au concept de parcours
aériens dans les arbres. Trop de sites font que tous les sites ne sont plus
des produits d’appels touristiques pour leur région…
Allez, maintenant, rêvons ! Vous avez
sûrement vous-mêmes des idées originales, je vous partage quelques-unes
des miennes en développement de produits :
1. Circuits touristiques en motoneiges électriques destinés aux marchés
touristiques écolos tels que l’Allemagne et la Californie. La première région
du Québec qui créera, en association avec un privé et McGill, un
« circuit-projet pilote » de 600 km avec bornes/parcs d’échange de
motoneiges à chaque 100 km deviendra leader planétaire. À qui la chance ?
2. Circuits aériens en zeppelin au fjord du Saguenay, autour
d’Anticosti ou autour de la Gaspésie. Ça c’est du « slow tourisme »
!
3. Un restaurant « Bières,
pain et fromages » présentant en un même lieu un vaste choix de
bières et de fromages d’ici, par région, comme j’ai pu l’expérimenter pour la
France dans ce restaurant
parisien. Le Québec est l’endroit au monde avec le ratio le plus
élevé de microbrasseries/population. Notre avenir bullotouristique est dans la
bière… et ensuite les vins/cidres de glace…
4. Un « Méga BIT/terroirs
québécois » entre Québec et Montréal, mettant en
vedette uniquement les produits 100% québécois (bouffe,
alcools, vêtements, artisanat, art, équipements, etc.) par région (mélange
entre Costco, marché Jean-Talon, Simons et Latulippe avec dégustations,
animation et immersions virtuelles présentant
les régions du Québec. Le magasinage étant l’activité #1 en tourisme,
créons un attrait majeur qui nous distingue tous ensemble avec les ATRs,
les ATS, Tourisme Québec et quelques commerçants visionnaires du Québec !
Plus facile à dire qu’à faire, n’est-ce
pas ? Il y a mille raisons pour que chacune de ces idées ne puisse se
réaliser. Justement, c’est pourquoi l’innovation réussie paie.
Innover en marketing de la
destination québécoise ? On s’en parle la semaine prochaine….
Jean-Michel Perron dans TourismExpress
Commentaires
Publier un commentaire