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Air pur pour Chinois, déchets & écoblanchiment





Jean-Michel Perron, conseiller en tourisme chez PAR Conseils, nous présente ici une série d’articles portant sur la recherche en tourisme nordique. Il revient du 25e symposium en tourisme nordique tenu à Turku en Finlande.  


Avec le grand nombre de diplômés et de chercheurs en tourisme, les pays scandinaves peuvent se permettre des recherches très pointues telle que celle sur l’importance de l’air pur chez les touristes chinois, produite en 2016 par Tiina Takala de l’université de Lapland, que l’on voit ici en Laponie au nord de la Finlande.  


Après avoir interviewé de jeunes touristes chinois en visite dans sa région et consulté différentes recherches touchant les expériences et la satisfaction des touristes, sans surprise, les touristes provenant de la Chine apprécient l’air pur du Nord de la Finlande conjugué avec la pureté du blanc de la neige en hiver.  À cet effet, l’OMS vient de publier sa carte des pays et villes présentant les plus haut risques rattachés à la pollution de l’air :



J’ajouterais en plus de l’air et des couleurs pures des environnements nordiques préservés tel que l’on retrouve au Québec, la qualité des ciels nocturnes tel que démontrée récemment par le magazine ScienceAdvances. Même par rapport à la Scandinavie, nous offrons une visibilité nocture souvent exceptionnelle


 
Air pur, propreté, vrai ciel étoilé sont et seront de plus en plus des arguments de vente et de différenciation pour des clientèles largement urbanisées telles que les Chinois. 

Parlant de propreté, lors du symposium nordique de cet automne, la conférence du Britannique Stuart Roper de l’Université de Bardford fait un lien direct et historique entre la propreté de nos villes, l’incivilité et le mieux-être des citoyens et l’image de marque de ces villes. Ses recherches démontrent que l’image de marque d’une ville repose plus au départ sur une gouvernance éclairée que sur du marketing, que les incivilités de ses citoyens ont plus d’impacts que les lacunes physiques de la ville. Il donnait comme exemple dans les années 1970, à New York, alors que le chef de police réalisa qu’une première fenêtre fracassée sur un bâtiment provoquait nécessairement d’autres vitres brisées et qu’il fallait réparer cette première fenêtre pour éviter la détérioration d’un quartier complet. M. Roper fait un lien direct entre le mieux-être de résidents dans un quartier et les déchets que l’on retrouve sur les trottoirs, dans les parcs et les rues. Il démontre que les déchets urbains sont percus par les visiteurs comme étant en lien avec la criminalité. Enfin, il suggère qu’il en est de la responsabilité des commercants, des citoyens et ensuite de la ville de mieux se comporter et de nettoyer son environmement immédiat. Et ceci constitue une partie du mix-marketing d’une image de marque gagnante


 
En terminant, certains hôteliers atteignent le sommet de l’écoblanchiment.  Depuis des années ils sont nombreux à nous inciter à ne pas changer les draps tous les jours, à reprendre nos serviettes. Tout ça fait du sens pour l’environnement tout en sachant fort bien que pour les hôteliers, ils y voient avant tout une façon de baisser les coûts d’opération mais quand on me dit, comme ici à un Radisson Blu finlandais (par ailleurs excellente chaîne hôtelière) que je sauve des vies en ne changeant pas mes serviettes, là on charrie dans la manipulation psychologique. Pour suivre la logique, je ne les réutilise pas, je provoque la mort?  Qu’on se garde une petite gêne! 



 


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