Passer au contenu principal

Le tourisme durable : bar ouvert pour certains consultants

 

Les millions de dollars des programmes gouvernementaux pour accompagner le secteur touristique – dont de Tourisme Québec et de DEC – ont permis d’enclencher sérieusement notre transition durable. La prise en main de cet enjeu de taille par nos associations sectorielles est remarquable, même si le travail en silos, par le développement d’approches et d’outils épars, ne permet pas une efficacité optimale dans un contexte d’urgence d’agir.

Depuis 2019, j’ai personnellement investi beaucoup de temps et d’argent afin d’accélérer la prise de conscience (mon blogue, Tourisme durable Québec, mes chroniques et conférences, etc.) et le développement d’outils pour les organisations touristiques, qui soient accessibles, gratuits et scientifiquement appuyés. La mise en disponibilité, après 8 mois de tests en 2023 avec TAQ et AEQ, de l’outil Bilan GES Tourisme – BGT – dans quelques semaines, est un bel exemple. Un outil diagnostic complet en durabilité pour les PMEs/organisations et un Tableau de bord le seront également sous peu et permettront de rendre autonomes les organisations dans leur gestion, au quotidien, de la durabilité. Gratuits, uniformes et crédibles.

Or, je constate que des firmes de consultants, autrefois absentes du tourisme, ont senti la bonne affaire et s’accaparent actuellement de millions de dollars en frais professionnels pour offrir des services conseils de type « copy/paste » ne répondant qu’aux demandes standardisées et partielles de leurs clients (plan durable, accompagnement de certifications, économie circulaire, etc.) sans tenir compte que des outils gratuits, nécessaires et complémentaires sont rapidement en route pour rendre autonomes les organisations, alors qu’elles en sont très bien informées. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, c’est plus payant de rendre les clients dépendants de nos services!

« Mais Perron lui-même est consultant et profite aussi de la vague du tourisme durable! » rétorqueront ces firmes à mes actuels propos. C’est juste, je suis conseiller dans mon métier principal, mais à votre différence, je vise l’efficacité des fonds publics, je partage toutes les infos, même auprès des autres consultants – la coopétition, vous connaissez? – et sans une approche réaliste en transition durable (dont la gratuité et la simplicité des outils de base pour les PMEs afin de les rendre autonomes), le Québec ne parviendra pas à se démarquer comme destination durable.

Alors, si vous donnez des mandats à ces firmes, maintenant spécialisées en tourisme durable, permettez-moi quelques conseils (gratuits!) dans vos exigences de livrables :

  • Qu’elles utilisent les outils gratuits disponibles et scientifiquement appuyés. Adhérer à une certification reconnue GSTC ne suffit pas. Ces certifications ne font pas de bilan carbone et n’offrent pas un Tableau de bord avec ces cibles précises;
  • Un diagnostic sans un bilan carbone de votre organisation incluant la portée III complète, n’est pas crédible;
  • Un plan d’action durable sans un vrai Tableau de bord avec cibles précises, un plan d’adaptation aux changements climatiques et une politique d’achat responsable n’est pas crédible;
  • Le marketing durable et les communications responsables font aussi partie d’un plan d’action durable.

On a créé un « business » du tourisme durable. Faudrait peut-être penser à dire à certains consultants, qui se reconnaîtront ici, de ne pas abuser du système. Tout dîner de cons se termine tôt ou tard.

 

  

Jean-Michel Perron
PAR Conseils

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

12 inspirations en tourisme durable au Québec

  Il y a deux semaines je vous parlais de destinations internationales inspirantes en durabilité , en nouveau tourisme. Aujourd’hui, regardons ce qui se fait ici au Québec. Je n’ai pas la prétention d’avoir fait l’inventaire exhaustif de ces individus et de ces entreprises touristiques fermement engagées dans une transition durable, mais ces 12 organisations/personnes sont définitivement inspirantes. Pour retrouver nos principaux leaders engagés en durabilité, les membres de la nouvelle organisation Tourisme durable Québec — près de 200 — en constituent la base.   1.     Monastère des Augustines : la poursuite d’une mission historique   !   Dans le Vieux-Québec, un des grands leaders de la transition durable au Québec. Les dernières Augustines encore vivantes à Québec ont de quoi être fières. Premier hôpital en Amérique du Nord — l’hôtel Dieu — (1639), cet hôtel concept poursuit la mission vers une santé globale. Les actions en durabilité sont exhaustives et se déclinent dans l

Les pavillons Oasis du Spa Eastman : un modèle québécois de construction écologique reproductible – plus simple et plus accessible que ce que vous croyez!

       (Photo: Marjolaine Grenier, SPA Eastman) «  Il y a 10 ans, il aurait été très complexe de construire un pavillon comme ça ! », mentionne d’entrée de jeu Benoit Lavigueur, expert en bâtiments écologiques et entrepreneur général des Oasis, en collaboration avec Solution ERA. Grâce aux avancées technologiques et à l’expertise accumulée,  le projet touristique  en R&D de trois grands pavillons écologiques comprenant 24 nouvelles chambres a pu voir le jour avec un investissement de 10 M$, en collaboration avec  Solution ERA  et  Les Éco-Bâtisseurs . Et pour la première fois, le Spa Eastman est nommé aux World Spa Awards 2024 dans la catégorie du Meilleur Spa Écologique au Monde. De plus, il est à nouveau en lice pour le titre de la Meilleure Retraite Mieux-Être au Canada, un prix qu'il a remporté deux années consécutives, en 2021 et 2022. Jocelyna Dubuc ,  récipiendaire du prix  Grande Bâtisseuse 2022 , est l’âme derrière cette réalisation technique d’exception qui s’inscrit

6 photos en 2 minutes #35 L’IA trompeuse...

  2 inspirations - Bravo !   L’IA EN MARKETING TOURISTIQUE COMMENCE PAR LE RESPECT “A woman riding a horse in Grand Teton National Park with the mountains in the background.” - https://designsensory.com/author/hfoster/ L’IA, on s’entend, révolutionne pour le meilleur et pour le pire le tourisme.   Pour moi le pire c’est la consommation électrique de l'ensemble des serveurs dans le monde   qui va doubler d’ici 3 ans, et l'IA représentera quasiment la moitié; ce qui aura un impact majeur sur les émissions carbone. Autre élément, c’est la tromperie pour des destinations ou PMEs touristiques qui ne mentionnent pas au bas de leurs photos ou vidéos promotionnelles «  Photo générée en partie par l’IA  ». Évitons la désinformation touristique, ne gonflons pas   les attentes des visiteurs qui risquent d’être déçus à destination et surtout RESPECT, par un marketing responsable.   BRAVO !     LES TOILETTES SONT LA BASE DE L’ACCUEIL TOURISTIQUE Écotoilette de la cie française Kazu