Passer au contenu principal

Chalets Lanaudière et InterContinental Montréal: les deux premières organisations certifiées Biosphère au Québec

 

La responsable de la démarche « transition durable » à Chalets Lanaudière, Linda Corbeil, a de quoi être fière «On se demandait comment implanter le développement durable, quoi mesurer, quelles actions à prioriser…. Nous avons compris maintenant comment y parvenir d’une manière réaliste.» La semaine dernière, l’entreprise en tourisme solidaire de Rawdon offrant 33 chalets locatifs, est devenue ainsi la seconde entreprise certifiée au Québec par Biosphère.

Source: Chalets Lanaudière

Source : Biosphere tourism

Une démarche sérieuse

Obtenir une certification crédible n’est pas fait pour toutes les entreprises (au départ : nombre d’heures de travail requis assez élevé) et sa nécessité peut dépendre de votre secteur d’activité en tourisme. L’essentiel est d’effectuer sa transition durable par soi-même ou accompagné par un.e professionnel.le. C’est l’utilité de l’outil récemment dévoilé du parcours durable en 7 étapes qui explique toutes vos options.

Il y a plus d’un an, Tourisme durable Québec avait réalisé, avec une équipe d’étudiants de second cycle de l’Université de Sherbrooke, une étude comparative des meilleures certifications en tourisme au monde qui plaça Biosphère #1 en tête de ce palmarès mondial. TDQ a par la suite réalisé un projet pilote avec quelques entreprises membres afin de tester cet outil et en parallèle, Biosphère traduisit en français les 100 000 mots de son application.

La certification constitue également un outil d’amélioration continue qui peut se travailler en équipe interne. Le coût est de 359 euros par année incluant l’audit externe et implique une centaine d’heures de travail la première année, et s’ajoute à cela une quarantaine d’heures par année pour les suivis et les améliorations. Tout ça en français !

Un des éléments essentiels à la crédibilité d’une certification pour une entreprise ou une destination est l’obligation d’être audité par une firme externe et indépendante sur une base régulière. Sinon, le résultat sera potentiellement de l’écoblanchiment volontaire ou involontaire.

Afin de valider la crédibilité d’une certification, celle-ci doit être, de plus, reconnue par le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC), la «police» des certifications.

La certification BIOSPHÈRE© est décernée par l’Institut du Tourisme Responsable (RTI), organisme indépendant créé en 1995 dans le but de promouvoir les actions et les programmes de développement durable dans les destinations et les entreprises touristiques. Le RTI a été créé avec le soutien de l’UNESCO à travers un protocole d’accord qui a permis le développement d’activités, de projets et d’événements de coopération entre les deux organisations. Il est également membre fondateur du Global Sustainable Tourism Council (GSTC) sous les auspices de la Fondation des Nations Unies.

Pionnier dans le secteur, Biosphère a été le premier système de certification durable à intégrer les enjeux sociaux et culturels (1998), le premier système capable de reconnaître et de valoriser les efforts durables d’une destination dans le monde (2009) et le premier à développer un processus de certification en ligne (2015). Depuis 2017, Biosphère est le premier système mondial de certification durable aligné sur l’Agenda 2030, ses 169 objectifs et ses 17 objectifs de développement durable (ODD).

Linda Corbeil de Chalets Lanaudière

Pourquoi obtenir une certification en tourisme?

Une certification n’est pas encore essentielle, mais le deviendra très rapidement. Des certifications «généralistes» comme Biosphère ou Green Destinations ou sectorielles comme Clé Verte sont maintenant en grand nombre. À court terme, elles vont vous être exigées par les grands intermédiaires du voyage (Google Travel, Expedia, etc.) et de plus, elles serviront à satisfaire les exigences des instances associatives, bancaires ou gouvernementales pour obtenir des prêts ou des subventions.

De l’autre côté, celui du point de vue du voyageur, cette multitude de labels et de certifications plus ou moins crédibles dans certains cas, provoque une grande confusion, d’où le souhait d’avoir une certification de base nationale en tourisme durable au Québec, commune à tous les secteurs d’activités comme le fait la Finlande depuis 2 ans et pour laquelle la France est en réflexion. Mais moins complexe que les «Biosphère» de ce monde et tout de même reconnue par GSTC.

Et les motifs pour s’engager sérieusement dans sa transition durable ne manquent pas :

  • Participer à sauver la planète (plutôt les humains sur la planète, car elle peut très bien survivre sans nous)
  • Les voyageurs voudront voyager (et payer) responsablement
  • Parts de marchés ainsi augmentées
  • Distribué sur le Web (Google Travel, Trip Advisor, Booking.com...)
  • Ressources humaines (les attirer et les conserver)
  • Meilleure rentabilité (écoconditionnalité, écofiscalité)
  • Pérenniser l’activité touristique dans sa destination
  • Offrir une meilleure expérience aux visiteurs
  • Réduire ses coûts
  • Importance des relations avec les communautés

Bref, bravo à l’hôtel InterContinental Montréal et à Chalets Lanaudière. Vous êtes des pionniers.


Jean-Michel Perron

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Comment éviter l’écoblanchiment et respecter la nouvelle loi canadienne ?

  Source photo: Radio-Canada Chronique réalisée suite à des entrevues avec : Merci Julien O. Beaulieu, chercheur avec le CQDE Merci Julien Galtier, Masse Critique Merci Marc Paquin, Planetair Enfin, comme en Europe  depuis janvier 2024; en  France, depuis janvier 2023 et en Californie  depuis le  1er janvier dernier, inspirée d’ailleurs par la réglementation française -  les entreprises qui surévaluent ou mentent, consciemment ou inconsciemment sur leur respect de l’environnement  ne peuvent plus légalement le faire au Canada depuis juin 2024.  Excellente nouvelle pour les clients/visiteurs et pour les entreprises qui agissent réellement pour la Planète !  Mais qu’est-ce qui constitue de l’écoblanchiment et en quoi la nouvelle loi risque-t-elle de vous impacter ? Voilà les questions que vous devriez considérer dès maintenant. Définition écoblanchiment : On parle d’écoblanchiment lorsqu’un acteur partage une information environnementale fau...

Tourisme au Québec : déni face à l’urgence climatique PARTIE II : Le déni expliqué par le facteur humain

  En première partie, dans une autre chronique , j’avais fait le constat de la faible performance de la destination " Québec" en durabilité. Aujourd’hui, comment expliquer qu’on n’agit pas en conséquence, sachant l’urgence ? Mes recherches pointent vers  L'INERTIE SYSTÉMIQUE comme le frein majeur à la transformation   de  notre industrie touristique québécoise. Cette inertie, elle-même provoquée par des biais psychologiques de personnes en poste d'autorité, semble expliquer qu'ailleurs sur la planète des destinations comparables (Finlande, Nouvelle-Zélande...) agissent, elles, avec brio, comme le commande l'urgence climatique, tout en assurant la croissance responsable de leurs entreprises. On comprend que les gaz à effet de serre (GES) et leurs corollaires, le réchauffement climatique, la pollution, la dilapidation des ressources qui ne sont pas illimitées et les risques de pandémie représentent des menaces existentielles qui ne connaissent pas de frontières...

L’avenir du tourisme international selon Deloitte/Google. Et les enjeux qui viendront bouleverser ce scénario optimiste.

  Une excellente recherche anticipative vient d’être produite. Le volume des touristes internationaux, poussé par l’après-guerre avec la montée d’une vaste classe moyenne occidentale et les vols longues distances, sont passés de 25 millions en 1950 à 1,454 milliard en 2019 . Cette année, nous aurons après la chute pandémique, rejoint à nouveau ce volume de 2019 (à 96%) et selon Google/Deloitte, nous atteindrons 2,4 milliards en 2040.  À l’analyse de milliards de requêtes sur Google dans 230 pays, de consultations de dizaines d’experts et de statistiques officielles depuis 50 ans, voici les constats actuels et les principales « prédictions » de Deloitte/Google, produite le 1 novembre dernier, dans leur rapport Vision 2040 (hyperlien à la fin) avec mes commentaires et les enjeux majeurs sous-estimés, à mon avis. 1. J’ai apprécié la section des facteurs positifs et négatifs   - pages 30-31-32 - qui vont impacter les entreprises touristiques d’ici 2040. Que fait-on pour s...